Chez les femmes, le cancer du poumon est désormais plus meurtrier que celui du sein
Le Parisien alerte sur la hausse des cas de cancer du poumon chez les femmes, qui touchait 27,5 femmes sur 100.000 en 2023, contre 5,5 en 1990. Chez les hommes, l'incidence est plus haute (48,4 pour 100.000 en 2023), mais elle est en baisse (51,8 en 1990). En 2022, le cancer du poumon est ainsi devenu le plus mortel chez les femmes de 40 à 79 ans, avec 43,9 décès pour 100.000, contre 40,7 pour le cancer du sein. Responsable d’environ 85% des cancers du poumon, le tabac en est, de très loin, le facteur de risque principal. Or les hommes ont commencé à s’allumer des cigarettes beaucoup plus tôt que les femmes. Le pic de fumeurs quotidiens a été atteint autour de 1980, et celui de fumeuses avant les années 2000. Comme il faut quelques décennies pour que le tabagisme provoque un cancer, c'est cette hausse qui est aujourd'hui visible dans les statistiques. Le journal pointe aussi un sevrage plus difficile chez les femmes. Plusieurs études ont déjà montré que le tabagisme, et plus spécifiquement la nicotine, réduisait la production d’œstrogènes. Or, ces hormones agissent sur le cerveau pour réguler l’humeur et le stress. Ainsi, les femmes fumeuses souhaitant arrêter seraient plus vulnérables aux effets négatifs du sevrage (anxiété, irritabilité, etc.). D'où l'urgence de renforcer la prévention et le dépistage. L’idée est que toutes les personnes à risque, à savoir les gros fumeurs actuels ou ceux ayant beaucoup fumé par le passé, ayant entre 50 et 74 ans, passent un scanner régulièrement. Tous les ans, par exemple. Plusieurs études ont montré qu’une telle stratégie permettrait de réduire de 20 % la mortalité. Et même d’environ 35 % chez les femmes. Un vaste programme s’apprête d'ailleurs à démarrer dans toute la France, afin de proposer à 20.000 personnes à risque de passer un scanner, un autre au bout d’un an puis un tous les deux ans.
(Le Parisien – 12 novembre 2025)