"Cette Europe de la santé qui nous protège"
Alexandre Terré-Becker, docteur en hématologie auprès de l’université Paris Cité, salue dans Le Monde le travail de l’Agence européenne des médicaments (EMA), qui a refusé la mise sur le marché du traitement d'Amylyx Pharmaceuticals contre la maladie de Charcot. Approuvé de façon accélérée par la FDA des États-Unis, le médicament a finalement été retiré du marché américain après des résultats cliniques de phase III décevants. Alexandre Terré-Becker déplore ainsi les critiques de l’Association pour la recherche sur la SLA (Arsla), qui avait, lors de l'AMM américaine du produit, contesté la décision de l'EMA en accusant l'autorité d'empêcher les malades français d’avoir accès à un traitement efficace. "Des enseignements peuvent être tirés de ces événements", souligne Alexandre Terré-Becker. "Il est nécessaire de rappeler l’importance d’essais cliniques de bonne qualité, avant d’autoriser la commercialisation d’un médicament. Pour citer le vice-président de l’Arsla, le Pr Claude Desnuelle, dans le récent communiqué sur les résultats négatifs de l’étude: 'Au cours des vingt dernières années, plus de 50 molécules différentes ont été testées comme traitement de la SLA. Dans près de 10 % des cas, la phase 2 des études s’est avérée positive avant que la phase 3 n’infirme les résultats'." Des chiffres qui "rappellent bien que les règles édictées par l’EMA sont là pour protéger les patients contre des médicaments inutiles et non pour retarder l’accès à des médicaments efficaces".
(Le Monde – 17 avril 2024)