Cancer : l'Assurance-maladie veut contenir à 600 millions d'euros les dépenses des anti-PD1
Après six mois de négociations, le laboratoire MSD (Merck) et le comité interministériel chargé de négocier le prix des produits de santé ont trouvé un accord sur le prix de Keytruda® (pembrolizumab). Cet anticancéreux était déjà disponible pour les patients français depuis août 2014, mais de façon dérogatoire, donc pour un nombre d'indications limitées, à savoir le mélanome, le cancer du poumon ou du rein. Alors que son efficacité est également reconnue pour la vessie. Selon Les Echos, les autorités espèrent désormais contenir la dépense liée au traitement et à celle de l'Opdivo® (nivolumab), l'autre anticorps anti-PD1 vedette de l'immunothérapie en oncologie dont le prix a été fixé l'année dernière, en dessous des 600 millions d'€. En 2016, la dépense pour ces deux molécules sous autorisation temporaire d'utilisation (ATU) s'est élevée à 318 millions d'€. Mais elle ne cesse de grimper, alors que leurs indications s'étendent. Mais pour l'Assurance-maladie, le plus lourd reste à venir. Car une autre innovation de rupture va arriver en France début 2018, éventuellement en association avec les anti-PD1: les thérapies géniques à base de cellules CAR-T, prélevées sur l'homme, modifiées in vitro, puis réinjectées chez le patient pour guérir le cancer. Les ATU seraient limitées à une personne à la fois et les seuls traitements disponibles, ceux de Novartis et de Gilead, devraient viser quelques centaines de personnes au maximum au début. Mais dans son rapport de septembre sur la Sécurité sociale, la Cour des comptes évalue le coût médian de ces thérapies à 500.000 € par an et par patient. Une innovation qui "place le système d'assurance-maladie sous une contrainte financière dont l'ampleur n'est pas encore connue".
(Les Echos - 27 novembre 2017)