Cancer du poumon: de nouvelles données plaident pour son dépistage
Les résultats d'un nouvel essai européen, baptisé Nelson, montrent qu'un dépistage organisé du cancer du poumon réduit sa mortalité spécifique de 26%. "De plus Nelson a diminué le nombre de faux positifs par rapport à l'essai NLST (une précédente étude américaine de grande ampleur). En effet, dans cette étude, pour les nodules dits "intermédiaires", ni trop petits ni trop gros, la stratégie est de refaire un scanner de suivi après trois mois pour calculer sa croissance, ce que nous appelons le temps de doublement. Ce qui a pour avantage de réduire l'anxiété des patients, les coûts, les explorations supplémentaires, ainsi que l'exposition aux radiations", explique le Pr Bernard Milleron, président honoraire de l'Intergroupe francophone de cancérologie thoracique (IFCT). Selon ce spécialiste, un cancer du poumon détecté à un stade précoce guérit dans 90% des cas. Or, sur les plus de 45.000 cancers diagnostiqués chaque année en France, 40% le sont à un stade avancé, alors que des métastases ont déjà commencé à se développer. "Pour guérir plus de patients, nous devons aller vers un diagnostic plus précoce et donc du dépistage, même si le scanner a des limites", insiste le Pr Julien Mazières, pneumologue et oncologue au CHU de Toulouse. La HAS a rejeté il y a deux ans ce dépistage, en estimant qu'il présente, à ce stade, "trop de risques et d'inconvénients" pour des "bénéfices très incertains". Ces nouvelles données pourraient ainsi remettre la question à l'ordre du jour.
(Le Figaro - 15 octobre 2018)