Aux États-Unis, la pharma se méfie de l'imprévisibilité de l'administration Trump
Le Figaro rapporte les interrogations du secteur de la pharma aux États-Unis face aux responsables de la santé nommés par Donald Trump. Outre Robert Kennedy Jr., connu pour son combat contre les vaccins, à la tête du ministère de la Santé, la Maison-Blanche a nommé le Dr Mehmet Oz, plus habitué des plateaux de télévision que des revues scientifiques, en tant que dirigeant des programmes Medicare et de Medicaid. L’ancien sénateur de Floride Dave Weldon, un autre antivax, chapeautera de son côté le Centre pour le contrôle des maladies (CDC), en charge de la prévention et de la gestion d’éventuelles pandémies. "Certes, Donald Trump a nommé Robert Kennedy à la Santé. Mais la nouvelle commissaire de la FDA, Sara Brenner, est une scientifique et les travaux de cette autorité resteront basés sur la science", assure le directeur en charge de la santé d’un grand fonds d’investissement. Donald Trump a par ailleurs moins insisté pendant la campagne présidentielle sur les prix des médicaments que lors de son premier mandat. Certains dirigeants espèrent même le voir revenir sur certaines réformes de Joe Biden, dont la négociation des prix de certains traitements, dans le cadre de l’Inflation Reduction Act (IRA). "Il y a évidemment des points de désaccord, mais je pense que, dans l’ensemble, c’est en fait un meilleur environnement que les quatre dernières années", a expliqué Vas Narasimhan, le directeur général de Novartis, au Forum économique de Davos. Selon Albert Bourla, directeur général de Pfizer, Donald Trump a en outre compris "que certains intermédiaires gonflent les prix des médicaments de façon disproportionnée". Il veut croire qu'il s’attaquera aux marges de ces intermédiaires plutôt qu’à celles des grands labos. Au final l'imprévisibilité demeure. "Mais au-delà de ces incertitudes passagères, les fondamentaux du secteur restent bons", assure Sabine Dandiguian, associée gérante chez Jeito.
(Le Figaro – 28 janvier 2025)