Vers un dépistage du cancer du poumon en France ?
Emmanuel Macron va lancer jeudi la stratégie de lutte contre les cancers élaborée par l’Institut national du cancer pour les dix prochaines années. Une stratégie appuyée par une vaste consultation des Français. Ces derniers ont désigné l’évaluation de la faisabilité d’un dépistage du cancer du poumon comme une priorité. Un plébiscite qui conforte les sociétés savantes qui, depuis plusieurs années, plaident pour l’instauration de ce dépistage, face à un cancer responsable, chaque année, de 33.000 décès en France. "Si vous attendez d’avoir des symptômes, vous allez trouver deux cancers sur trois étendus ou métastatiques. Donc inopérables. Avec le dépistage, c’est l’inverse. Vous détectez deux cancers sur trois localisés", explique le Pr Bernard Milleron, président honoraire de l’Intergroupe francophone de cancérologie thoracique (IFCT). La Haute Autorité de santé avait toutefois jugé en 2016 l’examen de dépistage, un scanner thoracique, inadapté, car il génère trop de faux positifs. Une étude américaine, publiée l'an dernier, pourrait toutefois changer la donne. Elle montre que le dépistage par scanner faiblement irradiant réduit la mortalité spécifique par cancer du poumon de 26%, avec un nombre de faux positifs bien inférieur à ceux identifiés dans les autres études. La HAS devait d’ailleurs se pencher sur la question courant 2020, mais le coronavirus en a décidé autrement. Le dépistage du cancer du poumon pourrait concerner 2 millions de personnes, pour un coût de 200 millions par an.
(Le Figaro – 1er février 2021)