Vaccination obligatoire : les risques de la contagion des "anti"
Les partisans de la vaccination libre se sont rassemblés samedi devant le ministère de la Santé pour réclamer le retrait de l'extension de l'obligation vaccinale. "Aucune urgence de santé publique ne justifie cette décision", dénonce Sophie Guillot, qui a organisé la mobilisation. "Nous ne pouvons pas nous laisser voler notre droit fondamental à la liberté de disposer de notre corps". Un combat qu'elle mène en dénonçant les adjuvants des vaccins, comme l'aluminium. Même si la science réfute régulièrement leurs arguments. L'année dernière, l'Académie de pharmacie avait d'ailleurs publié une compilation d'études sur le sujet, concluant que la réalité scientifique de la dangerosité des adjuvants n'est pas avérée. "La puissance du lobby anti-adjuvants est un des facteurs qui contribue malheureusement à l'origine de la défiance française à l'égard de la vaccination et à une couverture insuffisante pour certains vaccins", abondent les rapporteurs du Comité d'orientation de la concertation citoyenne sur la vaccination, dépêché l'an passé pour livrer un rapport d'évaluation sur la vaccination en France. Une étude conduite il y a quelques mois dans 67 pays confirme d'ailleurs que la France est le pays où l'on s'interroge le plus sur la sécurité des vaccins: plus de 40% des Français expriment ainsi leur méfiance, soit par crainte des complications, soit parce qu'ils considèrent les maladies cibles comme sans danger ou qu'ils leur préfèrent l'immunité naturelle. Cette année, déjà 35 Roumains, Allemands, Portugais, Italiens et Français ont pourtant péri de la rougeole. Une maladie infectieuse qui risque de connaître de nouvelles flambées épidémiques dans les prochaines années à cause du refus vaccinal.
(Les Echos - 11 septembre 2017)