Vaccin contre le Covid-19: une approche chinoise interroge les chercheurs
Les Echos font le point sur les dernières avancées sur le front vaccinal contre le Cavid-19. Sur les 120 projets listés dans le monde, seuls huit ont aujourd'hui atteint le stade du développement clinique. De ces huit - quatre en Chine, un en Grande-Bretagne, un en Allemagne et deux aux Etats-Unis -, un seul est entré en phase II. Il s'agit d'un projet chinois, associant l'Académie des sciences médicales militaires à la société de biotechnologie hongkongaise CanSino. Son essai de phase I n'a toutefois duré que trois semaines et ses résultats n'ont pas été publiés. De plus, le projet semble risqué. CanSino a en effet choisi d'utiliser comme vecteur une forme atténuée d'un adénovirus humain, l'adénovirus de type 5 (Ad5). Une méthode déjà testée par les laboratoires Merck il y a douze ans. A l'époque, la compagnie pharmaceutique, cherchant à développer un vaccin contre le VIH, avait stoppé net son expérimentation de grande ampleur (l'essai STEP) après avoir constaté que les volontaires vaccinés, loin d'être protégés contre le sida, y étaient davantage exposés que les membres du groupe témoin…"Après ce qui s'est passé dans l'essai STEP de Merck, je ne comprends pas qu'on persévère dans cette voie", commente Frédéric Tangy, qui oeuvre au sein de l'Institut Pasteur.
(Les Echos – 11 mai 2020)