Urgences : la prime de 100 euros ne parvient pas à calmer la colère des soignants

Promise par le gouvernement, la revalorisation à hauteur de 100 € net de la prime de risque des personnels des urgences (sauf les médecins) est actée dans un décret publié dimanche au Journal officiel. Cette prime bénéficiera à 30.000 agents hospitaliers. Annoncée mi-juin, elle vise à désamorcer le mouvement de grève national entamé depuis trois mois. Mais les tensions restent vives dans les hôpitaux, alors que le collectif Inter-Urgences appelle à une nouvelle journée de grève, mardi. Libération consacre son portrait de dernière page à son président, Hugo Huon. Il dénonce l'absence de réactivité des autorités. "A la grande réunion solennelle au ministère, avec la ministre et toutes les organisations qui étaient là, je me disais: 'Mais c'est quoi ce monde ?' Ils viennent dire qu'avec notre grève on a raison, que nos conditions de travail sont insupportables. Mais cela fait vingt ans qu'ils le savent !" Toujours dans Libération, Bruno Riou, professeur, membre du Conseil national de l'urgence hospitalière, dénonce les couloirs de la honte aux urgences. "Les files de patients étendus sur des brancards constituent une surcharge de travail pour le personnel, mais aussi un facteur aggravant de mortalité pour les malades. Ces services sont débordés parce que les autres acteurs du système de santé ne veulent ou ne peuvent plus faire."

(Le Figaro, Libération - 1er juillet 2019)