Soins de ville : le gouvernement s'attaque au dérapage des indemnités journalières
Le gouvernement bâtit le budget 2019 de la Sécurité sociale, en s'attaquant notamment au coût des arrêts maladie. Près de 900 millions d'€ de dépenses publiques pourraient être ainsi transférés aux employeurs. Une mesure qui vise deux points faibles de ces dernières années: les indemnités journalières, incontrôlables, elles-mêmes logées dans un budget des soins "de ville" qui dérape. En 2015, les dépassements se sont élevés à 200 millions, puis 700 millions en 2016 et 600 millions en 2017. En cause, le coût des arrêts maladie, mais aussi celui des médicaments de la nouvelle vague des thérapies innovantes, qui a commencé en 2014 avec le Sovaldi® (sofosbuvir), contre l'hépatite C. Pour amortir le choc pour la Sécurité sociale, tous les laboratoires pharmaceutiques ont été mis à contribution, via trois mécanismes: baisses de prix, écrêtement de leurs revenus annuels, et enfin une forte augmentation des remises exigées par les pouvoirs publics. Ces dernières sont passées de 245 millions d'euros par an en 2010 à 980 millions d'euros en 2017, précisent Les Echos. Ces efforts ont porté leurs fruits: en sept ans, les produits de santé ont contribué à hauteur de 7,9 milliards d'€ aux 9,5 milliards d'"économies" réalisées sur les soins de ville. La lutte contre le dérapage des indemnités journalières est en revanche loin d'être aussi efficace. Leur coût a augmenté de 4,2% par an depuis 2014 et de 1,3 milliard depuis 2010.
(Les Echos - 21 août 2018)