Sida : l'espoir des médicaments à libération prolongée

De nouveaux médicaments pourraient anti-VIH, à libération prolongée, pourraient remplacer dans les prochaines années les pilules orales antirétrovirales à prendre tous les jours. Pour les médecins et autres spécialistes, présents à la Conférence internationale sur le sida et les maladies sexuellement transmissibles en Afrique (ICASA), qui se tient cette semaine à Kigali, il pourrait s'agir d'une véritable révolution dans la lutte contre le VIH en Afrique. Malgré un coût très faible, l'accès aux médicaments dans les centres de santé reste aujourd'hui compliqué. "Il faut faire la queue. Cela prend toute une journée pour venir et souvent, ça coûte cher. On est fatigués de prendre ces pilules tous les jours. C'est stigmatisant. Il ne faut pas les oublier, il faut toujours les avoir avec soi. Ce n'est pas une solution à long terme", explique Eric Goemaere, médecin chez Médecins sans frontières (MSF). Les "médicaments à libération prolongée" permettraient, quant à eux, des prises plus espacées, avec une injection tous les mois, ou tous les deux mois, ou la pose d'un implant sous la peau qui pourrait durer encore plus longtemps. Selon Carmen Perez Casas, directrice stratégie au sein de l'organisation Unitaid, ils seraient aussi plus efficaces: "Je pense que c'est révolutionnaire, car l'absorption est tellement régulière, il n'y a pas de pic d'absorption du médicament, et donc le virus est contrôlé."

(RFI - 4 décembre 2019)