Sanofi face au risque d'une grève dure
Les salariés de Sanofi ont entamé un vaste mouvement de grève le 14 novembre afin de peser sur les négociations salariales. Sur près de 20.000 employés, entre 2.500 et 4.000 salariés sont en grève sur 16 sites du groupe, selon la CGT. Sanofi évoque de son côté entre 600 et 900 grévistes. Ils réclament une augmentation des salaires de 10% en 2023, accompagnée d’une prime de 10.000 euros. Mais aussi l’embauche de deux tiers des employés en contrat précaire du groupe. La direction de Sanofi propose de son côté une augmentation de 4,5%, avec une prime de 2.000 euros, et le passage en CDI de 250 employés. Le groupe assure en outre offrir des conditions salariales "parmi les plus attractives, toutes entreprises confondues" en France. "Les salaires de base annuels moyens sont également supérieurs à la moyenne nationale de l’industrie pharmaceutique, en moyenne d’environ 10%", précise le laboratoire dans un communiqué. Mais le dialogue semble rompu, avec le risque d'un impact notable sur la production du groupe. "Dans les médias, on nous fait voir les grèves des médecins libéraux, des bouchers qui souffrent de l’inflation, les contrôleurs de la SNCF, parce que forcément, ça gêne dans les transports, mais nous chez Sanofi, on ne perturbe personne donc on n’en parle pas. On en arrive à devoir entraver ou gêner le quotidien des Français pour que l’on parle de nous. Si nous devons bloquer le périphérique parisien pour que l’on s’intéresse à nos revendications, on le fera", prévient Jean-Louis Peyren, délégué central CGT Sanofi, basé à Sisteron (Hautes-Alpes), dans un entretien à La Marseillaise.
(La Marseillaise – 6 décembre 2022; EurActiv, franceinfo – 2 décembre 2022)