Recrutement à l'officine: "il y a un vrai problème de temporalité"

Le Figaro s'interroge sur les difficultés de recrutements à l'officine. Une tendance qui n'est pas liée à la baisse du nombre de pharmaciens formés: depuis dix ans, le nombre d'inscrits à l'Ordre a augmenté de 1,4%. Mais les jeunes pharmaciens fraîchement diplômés ont tendance à délaisser les officines, face à des salaires jugés insuffisants, des horaires parfois contraignants et un manque d'évolution de carrière. Ainsi, depuis 2012, les nouveaux pharmaciens titulaires d'officine sont en baisse de 9,7%, alors que le secteur hospitalier a connu une augmentation de 24,3% des arrivées de pharmaciens et celui de l'industrie de 15,7%. "On entend que les jeunes pharmaciens ne veulent plus travailler. Au contraire, les étudiants qui peuvent exercer en pharmacie (à partir de la 6e année d'études) ont besoin de travailler, surtout avec l'inflation du coût des études. Mais cette génération qui a été en première ligne pendant la Covid et qui a entendu la population souffrir ne veut plus enchaîner les tests et les vaccinations, et préfère se concentrer sur le suivi des patients", explique Nicolas Savic, porte-parole de l'Association nationale des étudiants en pharmacie de France (ANEPF). Il note cependant que les missions en officine sont en recrudescence chez les étudiants depuis trois ans. Mais il devient urgent d'accélérer le mouvement.  "Aujourd'hui, ce sont 5.000 pharmaciens en âge de partir à la retraite qui n'ont pas encore transmis les ficelles de leur métier aux jeunes titulaires. Il y a un vrai problème de temporalité", prévient Aurélien Filoche, cofondateur de OuiPharma, plateforme référençant les offres de pharmacies à vendre

(Le Figaro – 26 août 2023)