Quelle prise en charge des traitements de l'obésité en France ?
L'Express se penche sur le défi de l'arrivée des nouveaux traitements de l'obésité en France. Ils sont attendus avec impatience par certains patients, mais pas forcément par les autorités. "On peut facilement anticiper que les dépenses liées à ces médicaments pourraient dépasser le milliard d’€ par an en quelques années si les produits sont admis au remboursement, donc il va forcément y avoir un sujet", calcule Jean-Marc Aubert, président d'IQVIA France. Déjà, 10.000 Français en bénéficient grâce à une procédure d'accès précoce. Mais cette option est fermée depuis le 30 septembre et la prise en charge des patients inclus, qui bénéficient d'injections fournies gratuitement par le fabricant jusqu'en octobre 2024, dépendra des négociations avec les autorités sanitaires. La pression du détournement des traitements du diabète, qui partagent les mêmes molécules que les traitements de l'obésité, devrait aussi pousser les autorités à agir. Tout comme l’investissement massif de Novo Nordisk en France, qui pourrait faciliter les discussions. Mais l’addition restera lourde. L’objectif des autorités est donc de restreindre la prescription aux malades qui en ont le plus besoin. "Environ 17% des Français sont en situation d'obésité, aucun système de santé ne peut couvrir les dépenses pour une part aussi large de la population", reconnaît Etienne Tichit, le directeur général de Novo Nordisk France. Selon toute vraisemblance, une "population cible" sera définie au-delà d’un certain degré d’obésité, encore à déterminer.
(L'Express – 12 février 2024)