Prolifération des moustiques: une prévention en manque de moyens malgré le coût des maladies
Coordonnée par des scientifiques de l'IRD Montpellier, du CNRS et du Musée National d'Histoire Naturelle, une étude internationale évalue à 95 milliards d'€ le coût économique mondial associé à deux espèces invasives de moustiques (dont le moustique tigre) vecteurs notamment de la dengue, du chikungunya et du virus Zika. Sur ce montant "90% des dépenses sont inhérentes à des frais médicaux directs, à savoir les frais de diagnostic, les traitements, l'hospitalisation, etc., et aux différents manques à gagner comme la perte de productivité ou le ralentissement de l'activité touristique en période d'épidémie", indique David Roiz, chercheur à l'IRD, en déplorant: "Seulement 10% de ces coûts sont liés aux dépenses engagées dans la gestion des vecteurs envahissants." De plus, alors que les coûts liés aux maladies ne cessent d'augmenter, "les investissements dédiés à la prévention et à la gestion de ce risque sanitaire émergent ont très peu évolué". "Notre rapport vise à permettre aux décideurs de se positionner pour éviter des impacts plus larges. Des études de 'coût-efficacité" couplées à des analyses d'acceptabilité sociale pourraient permettre d'orienter les décisions pour combiner les méthodes et outils les mieux adaptés au contexte social."
(La Tribune – 17 juillet 2024)