PLFSS: le Leem dénonce trois menaces à l'accès aux médicaments

Le Leem a dénoncé vendredi le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026 et son lot d'économie, quoi devrait atteindre un montant inédit de plus de 7 milliards en 2026. Le médicament fera une nouvelle fois office de "variable d'ajustement budgétaire" avec 1,4 milliard d'€ de baisses de prix. Le syndicat de l'industrie pharmaceutique pointe en particulier trois mesures du projet: la réforme proposée de l'accès précoce aux médicaments innovants, une modification de la fiscalité et l'expérimentation d'un référencement de certains médicaments. Concernant l'accès précoce, le texte prévoit de limiter à 12 mois la prise en charge dérogatoire de médicaments innovants pour les patients atteints d'une maladie grave, avant leur remboursement en France. Après cette période, si l'accès précoce est toujours autorisé, le fabricant devra fournir le médicament gratuitement. De plus, le périmètre du dispositif pourrait être restreint aux médicaments sans autorisation de mise sur le marché. Une restriction importante, alors que "seuls 60% des médicaments ayant une autorisation européenne depuis 2020 sont disponibles en France", rappelle le syndicat. Une procédure de référencement sélectif de spécialités matures (génériques et biosimilaires) pourrait ensuite être expérimentée afin de "valoriser la proposition tarifaire et la sécurité d'approvisionnement", indique le texte. Des appels d’offres seraient alors menés pour sélectionner sur une période de deux ans certaines spécialités pharmaceutiques, seules éligibles au remboursement. Mais pour le Leem, une telle mesure risque surtout d'"évincer des acteurs du marché français", ce qui entraînerait un "risque de multiplier les ruptures d’approvisionnement". Enfin, sur la fiscalité, la "clause de sauvegarde", une contribution à l'assurance-maladie versée par les groupes pharmaceutiques, pourrait être intégrée à une "contribution déjà existante". Pour le Leem, cette transformation d’une mesure exceptionnelle en taxe structurelle supplémentaire "envoie un signal délétère" et risque d’anéantir l’attractivité du territoire français.

(Le Moniteur des Pharmacies, Le Quotidien du Pharmacien – 17 octobre 2025)