PLFSS 2024: les industriels discutent de la place des biosimilaires
la Sécurité sociale pour 2024, en s'intéressant au lobbying actif du Gemme, qui représente les industriels du générique, en faveur des médicaments biosimilaires. Si la Direction de la sécurité sociale (DSS) rechigne à influencer les prescriptions des médecins, elle envisage en revanche d'élargir la liste des médicaments substituables par des biosimilaires en pharmacie. Deux blockbusters pourraient ainsi rejoindre les trois familles de traitements déjà concernées par la substitution. Il s'agit de l'adalimumab (Humira®), anticorps monoclonal d'AbbVie; et du bevacizumab (Avastin®), un anti-cancéreux de Roche. Le gouvernement envisage en outre la mise en place d'un mécanisme de tiers payant pour inciter les patients à choisir le biosimilaire. Dans ce cas, un patient qui refusera le produit "bio-équivalent" prescrit par son médecin devra avancer les frais et donc faire une feuille de soins pour se faire rembourser. L'idée a été poussée par le patron de la sécu, Franck Von Lennep. Les industriels du biosimilaire veulent également faire bénéficier aux pilules "made in France" de tarifs d'achats plus élevés par le Comité économique des produits de santé (CEPS), qui négocie les commandes des hôpitaux. Selon le journal, un rendez-vous devrait ainsi être fixé au cabinet du ministre de la Santé pour intégrer à l'article 65 de la loi de financement de sécurité sociale – qui limite l'octroi de "bonus" aux seules molécules innovantes – les médicaments matures, biosimilaires et génériques compris.
(La Lettre A – 20 juillet 2023)