Pédiatrie : les autorités sont "incapables d’apporter une solution

Le Parisien rapporte le désarroi du Dr Gilles Jourdain, chef de la structure mobile d’urgence et de réanimation (Smur) des Hauts-de-Seine, face à la situation des services de pédiatrie. Il déplore le transfert, dimanche, d'un nourrisson de deux mois nécessitant des soins de réanimation pour sa bronchiolite à Rouen, faute d’hôpital parisien pour l’accueillir. "Ne pas être capable de garder 'nos' enfants en Île-de-France à cette période de l’année est très inquiétant. Depuis mon retour de vacances, début août, la situation est extrêmement tendue. Nous avons du mal à trouver des hôpitaux pour soigner les petits que nous transportons et qui nécessitent des soins lourds." Le spécialiste pointe des tensions en personnels soignants "si fortes que la situation dégradée de l’hiver perdure et se refait sentir dès l’été". Ainsi, en Île-de-France, il manquait ce lundi 36 lits sur les 102 de réanimation et de soins continus pédiatriques. "À Necker, ils ont zéro place disponible. Idem à Robert-Debré, au Kremlin-Bicêtre ou à Raymond-Poincarré. À Trousseau, ils sont en 'surbooking'", précise Gilles Jourdain, en épinglant des autorités "incapables d’apporter une solution. Elles mettent des rustines sur des voies d’eau." Déjà les inquiétudes montent pour l'hiver à venir, même si l'arrivée d'un traitement préventif de la bronchiolite pourrait réduire la pression. "C’est une excellente nouvelle qui pourrait faire diminuer le pic épidémique de 20 à 30%. Malheureusement, j’ai peur de manques d’adhésion des jeunes parents", indique le médecin. "Nous aurons les doses pour 45% des nouveau-nés, mais seront-elles utilisées ? C’est toute la question et je croise les doigts."

(Le Parisien – 16 août 2023)