Partage de tâches: le gouvernement ouvre les discussions avec les infirmiers
Une réunion entre les syndicats infirmiers et l’Assurance-maladie doit avoir lieu, jeudi, en guise de "premier tour des sujets sur la table", avec l'objectif de renforcer leur rôle dans le système de soins. Le ministre délégué à la Santé, Frédéric Valletoux, a évoqué plusieurs pistes, dont la création d'une "consultation en soins infirmiers" ou encore "un droit à certaines prescriptions". Le Monde cite également des initiatives expérimentées dans certaines régions. En Île-de-France, par exemple, des infirmiers sont formés pour prendre en charge la certification des décès. Avant une généralisation promise à tout le territoire, sans que la procédure soit soumise à l’"indisponibilité" d’un médecin. "Dans un système de soins en tension, l’objectif est de faire beaucoup plus confiance à un nombre plus important de professionnels de santé. Pour mieux accompagner les Français, tout en veillant à ce que chacun reste dans son rôle, chacun à sa place", défend le ministre. Face aux syndicats, il devra aussi apporter des réponses sur la réécriture, très attendue, du décret définissant les actes infirmiers, qui remonte à 20 ans; sur la remise à plat des trois années de formation pour devenir infirmier d’État, d’ores et déjà renvoyée à 2025; et sur les négociations tarifaires, unanimement réclamées par ces professionnels, alors que la plupart des tarifs des actes infirmiers dits "de base" n’ont pas été revus depuis quinze ans en dépit de l’inflation. Mais Frédéric Valletoux avance aussi sur une ligne de crête, face aux médecins déjà remontés par l'absence d'avancées sur les négociations conventionnelles. "L’enjeu n’est pas du tout de remplacer les médecins, mais de reconnaître les rôles et les compétences de chacun", assure-t-il.
(Le Monde – 17 avril 2024)