Nouvelle course mondiale aux doses de vaccin contre la variole du singe

Face aux plus de 32.000 cas recensés dans le monde, aux premiers décès et aux incertitudes quant au mode de contamination, la demande de vaccins contre la variole du singe augmente au sein des communautés à risque. En déclarant fin juillet l'épidémie comme "urgence de santé publique mondiale", le directeur de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a ainsi réclamé "un accès équitable aux vaccins dans toutes les régions du monde". Mais dans les faits, cet appel se heurte à la volonté des États de couvrir leur propre population. D'autant qu'un seul laboratoire dans le monde, le danois Bavarian Nordic, fabrique le vaccin Imvanex®, sans la capacité industrielle de répondre à la demande mondiale. La société a reçu ces dernières semaines des commandes massives, de l'UE via sa nouvelle autorité sanitaire Hera, des États membres de l'Union (comme la France, qui a commandé 1,5 million de doses), des États-Unis, du Canada. "Mais nous faisons en sorte de servir tout le monde, y compris les plus petits pays", assure Rolf Sass Sørensen, porte-parole de Bavarian Nordic. L'Afrique craint cependant d'être de nouveau laissé pour compte. "Nous n'avons encore reçu aucune dose, mais nous persistons à contacter les institutions pertinentes et nos partenaires internationaux pour en avoir", a déclaré Ahmed Ogwell Ouma, directeur de l'Africa centers for disease control. Bavarian Nordic négocie de son côté des partenariats, notamment pour le conditionnement des fioles, et envisage d'augmenter ses capacités. Mais ces projets ne pourront porter leurs fruits que dans plusieurs mois. En parallèle, les autorités américaines ont autorisé une nouvelle procédure d'injection intradermique qui doit permettre de protéger cinq personnes avec une seule dose. En France, les autorités sanitaires ont recommandé d'allonger le délai entre la première et la deuxième injection.

(Les Échos – 18 août 2022; Challenges – 17 août 2022)