Ministère de la Santé: un bilan à nuancer pour Marisol Touraine
Le Monde nuance le bilan de Marisol Touraine, après près de cinq ans au ministère de la Santé. Le journal rappelle que "la fin des déficits sociaux", dont se félicite la ministre, dépend principalement des résultats de la branche vieillesse. Or, rappelle Gérard Cornilleau, économiste à l'OFCE, ce n'est pas tant l'action de Marisol Touraine qui y a participé, que les réformes mises en place depuis 1993. La dernière, adoptée en 2010 sous Nicolas Sarkozy, avait fait reculer l'âge de la retraite, contribuant fortement au rétablissement des comptes. Plus généralement, depuis 2012, le gouvernement n'a pas bouleversé le fonctionnement du monde de la santé. "Le système de 2017 n'est pas très différent de celui de 2012", estime l'économiste de la santé Claude Le Pen, qui juge que la ministre "s'est inscrite dans une certaine continuité avec ses prédécesseurs". Sur les médicaments notamment, si elle n'a pas créé de nouvelles franchises ou instauré de nouveaux déremboursements, elle n'est pas non plus revenue sur ceux instaurés précédemment et qui rapportent près d'un milliard d'€ par an à la "Sécu". Certaines mesures resteront toutefois emblématiques, comme la mise en place progressive du tiers payant ou le "droit à l'oubli" pour les anciens malades du cancer. Sans oublier d'autres mesures plus techniques, mais également importantes, comme la mise en place des groupements hospitaliers de territoire, qui devraient à terme profondément redessiner la carte hospitalière.