Merck (MSD) renonce à investir au Royaume-Uni et pointe la perte d'attractivité du pays
Merck (MSD) a annoncé mercredi renoncer à achever la construction d'un centre de recherche à 1 milliard de £ (1,16 milliard d'€), qui devait accueillir 800 salariés en 2027 à King's Cross, dans le centre de Londres. Le laboratoire américain blâme la politique du Royaume-Uni en matière d'investissements et de prix des médicaments. Il mettra également un terme d'ici la fin de l'année à ses activités dans deux laboratoires installés au sein du London Bioscience Innovation Centre et du Francis Crick Institute, entraînant la suppression d'environ 125 postes. "Pour faire simple, le Royaume-Uni n'est pas compétitif à l'échelle internationale", a précisé l'entreprise au Financial Time. Cette annonce intervient quelques mois après l'abandon par AstraZeneca d'un projet d'usine de vaccins à 450 millions de £ (538 millions d'€) dans la région de Liverpool, faute d'un soutien gouvernemental suffisant. Et confirme une tendance lourde. Alors que Londres a identifié le secteur des sciences de la vie comme un pilier stratégique pour sa croissance, les investissements en R&D ont reculé de près de 100 millions de £ dans le pays en 2023, selon une étude de PwC et de l’Association of the British Pharmaceutical Industry (ABPI). En outre, l’investissement étranger direct dans les sciences de la vie a chuté de 58% entre 2017 et 2023, faisant passer le Royaume-Uni de la 2e à la 7e place mondiale. "Le Royaume-Uni dispose d'une base scientifique de classe mondiale et du potentiel pour occuper une position de leader mondial dans le développement de la prochaine génération de médicaments et de vaccins", assure Richard Torbett, directeur général de l’ABPI. "Mais sans un environnement d'investissement plus compétitif, nous risquons de perdre face à d'autres pays qui prennent des mesures audacieuses pour attirer des capitaux internationaux hautement mobiles."
(Le Figaro, The Financial Times – 10 septembre 2025)