"Maternité : des fermetures au forceps"
La fermeture de maternités s'est imposée dans le grand débat national alors même que les questions d'accès aux soins ne figuraient pas au programme, constate Libération. De plus en plus de maires, d'élus et de citoyens ont soulevé cette problématique, alors que les fermetures s'enchaînent: Lourdes (Hautes-Pyrénées), Die (Drome), Le Blanc (Indre), et depuis lundi, Bernay (Eure). A chaque fois, une forte mobilisation s'est mise en place pour défendre la maternité, sans succès. Selon la Cour des comptes, près d'une dizaine de maternités pourraient encore fermer leurs portes. Certaines en raison d'un nombre de naissances insuffisant (moins de 300, chiffre officiel retenu), d'autres faute d'un personnel compétent suffisant. "Un accouchement n'est pas un acte médical anodin. Il peut mal se passer, et s'il se passe mal, il faut un bloc opératoire prêt à intervenir", justifie le Pr Israël Nisand, à l'origine d'une pétition récente qui justifie ces fermetures. Mais désormais, la situation se tend dans certains territoires. Selon la Drees, 167.000 Françaises vivent désormais dans un désert obstétrique. Et 8,3 millions de personnes, dont 1,6 million de femmes âgées de 15 à 49 ans, dites en âge de procréer, vivent à plus de quarante-cinq minutes de la maternité la plus proche.
(Libération - 12 mars 2019)