Lévothyrox®: trois ans après la crise, le mystère demeure

Publié fin janvier, le dernier rapport de l’Agence de sécurité du médicament (ANSM) sur la nouvelle formule du Lévothyrox® (lévothyroxine) montre une diminution de 90% des notifications des cas graves sur la période allant d’avril 2018 à août 2019 par rapport à la précédente enquête. Cette baisse est "particulièrement nette" au premier semestre 2019, avec moins de 10 cas par mois. "On tend à revenir progressivement vers le nombre habituel de notifications", confirme le Dr Thierry Vial, directeur du centre régional de pharmacovigilance de Lyon, qui a piloté le dernier rapport de l’ANSM. Mais si la crise semble appartenir au passé, elle reste encore bien mystérieuse. Présence d’impuretés, problème de fabrication, de qualité, inquiétude provoquée et entretenue par les médias… De nombreuses explications ont été tour à tour avancées, sans vraiment convaincre. Cette crise est d’autant plus mystérieuse que, dans les autres pays, le basculement de l’ancienne à la nouvelle formule s’est bien passé. Les autorités sanitaires préparent désormais la disparition définitive de l’euthyrox (l’ancienne formule importée d’Allemagne), prévue en septembre prochain. "Il y a actuellement environ 150.000 personnes sous cette alternative qui vont devoir l’arrêter. On peut s’attendre à un rebond de notifications à ce moment-là", prévient le Dr Thierry Vial, directeur du centre régional de pharmacovigilance de Lyon, qui a piloté le dernier rapport de l’ANSM.

(Le Figaro – 10 février 2020)