Les pharmaciens s'opposent à la vente de médicaments à l'unité
Benoît Hamon, Marine Le Pen et Emmanuel Macron ont intégré dans leur programme la mise en place de distribution de médicaments à l'unité. L'objectif: lutter contre le gâchis, limiter l'automédication et éviter le trafic de médicaments. La mesure est toutefois dénoncée par les pharmaciens d'officines, qui s'inquiètent du coût économique induit. "Avoir un nouveau mode de distribution signifierait faire de nouveaux investissements", explique à La Tribune David Abenhaim, président du groupement Pharmabest. De nouveaux types d'outils seraient en effet nécessaires "pour la mise en sachet de médicaments à l'unité, car ils achèteraient des médicaments en vrac, avec des comprimés de couleur blanche, pour lesquels il n'y aurait plus de marques", explique Lucien Bennatan, président du groupe Pharmacie Référence. "Les marges des pharmaciens ont baissé. Par conséquent, les efforts d'investissements demandés contribueraient à accélérer les fermetures et à déstructurer le maillage des officines", ajoute David Abenhaim. Sans oublier d'importants risques sur la traçabilité des produits. "En France, le problème des faux médicaments est peu fréquent dans les pharmacies, mais le risque n'est pas nul. Ces problèmes arrivent en général par le bas, donc au niveau des officines. Or, perdre la traçabilité avec le médicament vendu à l'unité accroît ce risque", avance Lætitia Hible, présidente du Giphar.