Les pharmaciens entament une mobilisation "massive" ce jeudi
L’appel à la grève lancé par la Fédération des pharmaciens d’officines (FSPF) et l’Union de syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) s’annonce particulièrement suivi, ce jeudi. "La mobilisation est massive. Certains départements, comme l’Aude et la Mayenne, seront à plus de 90% voire 100% de pharmacies déclarées grévistes", indique au Parisien Pierre-Olivier Variot, président de l’USPO. "La dernière mobilisation d’une telle ampleur remonte à 2014. Ça témoigne bien du niveau de colère et d’angoisse des pharmaciens", abonde Hervé Jouves, vice-président de Federgy, le principal syndicat des groupements et enseignes de pharmacie. Au cœur de la contestation: les négociations avec l’Assurance-maladie de l'avenant économique à la convention, qui doit établir les conditions d’exercice et de rémunération du réseau officinal pour les prochaines années. Les pharmaciens, inquiets de la pérennité du maillage territorial, réclament une enveloppe de 7,8 milliards dès 2025, soit 1 milliard de plus qu’en 2019. Mais les propositions de l’Assurance-maladie ne prévoient d’atteindre ce palier qu’à partir de 2027. "Une partie du chemin est faite. L’année dernière, la rémunération du réseau était de 7,3 milliards d’€. Mais ce n’est pas encore suffisant", remarque Philippe Besset, président de la FSPF. En même temps, les services de santé proposés dans les officines ne cessent de s’élargir (vaccination, dépistage, missions de prévention, etc.). Mais ils sont encore peu rémunérateurs. Pierre-Olivier Variot redoute, faute d'avancées, de 20.000 à 25.000 licenciements dans la filière, qui compte plus de 130.000 salariés. "Ces nouvelles missions sont rentables si la délivrance des médicaments sur ordonnance est revalorisée", insiste Philippe Besset. Mais si le mouvement est plébiscité par la profession, le ministère de la Santé, lui, apprécie peu la démarche. "Cette négociation a démarré en décembre 2023 et est encore en cours. Donc cette grève n’a pas lieu d’être", indique le ministère, en rappelant que la rémunération des pharmaciens versée par l’Assurance-maladie a déjà beaucoup augmenté
(Le Figaro, Le Monde, Le Parisien, Libération – 30 mai 2024)