Les pharmaciens allemands mettent en garde contre les ventes par correspondance

D'ici trois à cinq ans, les pharmacies virtuelles pourraient détenir 10% du marché des prescriptions en Allemagne, et un quart d'ici 5 à 10 ans, selon les derniers chiffres présentés à l'occasion du Congrès économique des pharmaciens allemands. En 2016, les ventes de prescriptions en ligne ont déjà représenté 1,3% du chiffre d'affaires, soit 41 millions d'€ et 7 millions de boîtes. Dans le même temps, les OTC vendus en ligne ont représenté 13, 5% du chiffre d'affaires réalisé par ces produits, avec 97 millions de boîtes. Une tendance qui inquiète la profession depuis l'arrêt de la Cour de Justice européenne qui, le 19 octobre dernier, a autorisé les pharmacies virtuelles installées aux Pays-Bas à vendre en ligne des prescriptions aux patients allemands, en pratiquant des remises. Selon Claudia Korf, déléguée générale de l'ABDA, l'association faîtière des pharmaciens, ces chiffres signifieraient des fermetures massives de petites officines, incapables de perdre une telle part de chiffre d'affaires, alors que leurs frais sont fixes. Interrogée par Le Quotidien du Pharmacien, elle met également en garde les pharmaciens français, "menacés eux aussi par des évolutions comparables, car Doc Morris va tout faire au niveau européen pour continuer à avancer dans cette direction". Elle appelle les pharmaciens européens à se mobiliser contre les pharmacies virtuelles et souligne que la "pharmacie automatique" ouverte la semaine dernière en Allemagne, puis fermée par les autorités, n'est "que le prototype d'un modèle que Doc Morris s'apprête à diffuser dans toute l'Europe". (Le Quotidien du Pharmacien - 4 mai 2017)