Les pénuries de médicaments font désormais partie du quotidien des patients
Un Français sur quatre a déjà été confronté à une pénurie de médicaments, avec des conséquences parfois très graves: 14% ont vu leurs symptômes augmenter, 5% ont été hospitalisés, selon les données d'une nouvelle étude de France Assos Santé. Le Parisien cite l'exemple de Jessy, jeune homme épileptique, qui a été confronté en 2015 à la pénurie de son traitement, le Di-Hydan® (phénytoïne), à cause d'un problème de conformité du laboratoire. Mais il ne supportait pas son substitut, le Diphantoïne® (phénytoïne). Le jeune homme, que sa maladie neurodégénérative prive de la parole et de nombreux mouvements, enchaîne alors les crises d'épilepsie. "Il a passé près d'un an à l'hôpital, avec des hospitalisations qui pouvaient durer jusqu'à trois mois", raconte sa mère, Dominique, qui concède désormais s'approvisionner avant la fin de son ordonnance pour se constituer "son" stock de médicaments. Alain-Michel Ceretti, président de France Assos Santé, dénonce la responsabilité des laboratoires dans certaines pénuries "du fait de leurs stratégies financières contestables". Il appelle les pouvoirs publics à "faire leur travail, avec une harmonisation des politiques à l'échelle européenne". Ainsi qu'une information "claire sur les plans de gestion des pénuries" et des sanctions financières des laboratoires qui ne respectent pas ces plans.
(Le Parisien - 17 janvier 2019)