Les hôpitaux s'organisent face à la crise annoncée

Les hôpitaux redoutent désormais un afflux de patients contaminés par le coronavirus. Ce weekend, les établissements de santé ont amorcé un grand chambardement, avec un redéploiement massif des personnels soignants des services "Covid free" vers les unités désormais dédiées à la lutte contre la pandémie et l'annulation de toutes les opérations non urgentes pour dégager des lits. Les hôpitaux d'Ile-de-France regardent avec inquiétude la situation de l’est de la France, notamment à Mulhouse, épicentre du plus important foyer de contamination. "C’est le bazar aux urgences, mais c’est surtout le bazar partout !" confie un cardiologue de cet hôpital, "déstabilisé". A l'hôpital Tenon (Ap-HP), des activités sont fermées pour être en mesure de dégager une centaine de lits dans le courant de la semaine. Mais le manque de médecins et de paramédicaux freine ces efforts. "A Tenon, on va vers 20 à 30 % de personnel non médical en moins", explique à Libération l'infectiologue Gilles Pialoux. "Certains personnels ont des problèmes de garde d’enfants. Mais on a aussi beaucoup de soignants infectés à qui on demande de rester chez eux s’ils présentent des symptômes." Interrogé par le JDD, l'infectiologue Eric Caumes explique qu'en cas de tsunami, les réanimateurs devront faire le tri entre les patients."Mon autre crainte c’est que, pendant l’épidémie, des personnes connaissant d’autres problèmes de santé soient plus difficilement prises en charge, car jugées moins prioritaires."

(Le Monde, Libération – 16 mars 2020; Le Journal du Dimanche, Le Quotidien du Médecin – 15 mars 2020)