Les hôpitaux cherchent des marges de manœuvre pour affronter le pic de la 3e vague

Selon les données rapportées par Les Échos, les hôpitaux français pourraient ouvrir 2.300 lits supplémentaires face à la 3e vague de Covid, mais avec de fortes disparités régionales. Avec un potentiel de 950 lits de réanimation, les Hauts-de-France ont par exemple déjà déployé 95% de leurs capacités maximales. Ils ne peuvent plus ouvrir que 48 lits, ce qui est très faible pour une aussi grosse région. Le Centre Val-de-Loire a également déjà déployé 80% de son maximum, avec il est vrai un petit potentiel (321 lits). L'Ile-de-France dispose de son côté d'une marge de manoeuvre de 469 lits supplémentaires, qui paraît toutefois limitée au vu de l'importante du rebond épidémique. Surtout, ces places ne se libèrent qu'au fur et à mesure des besoins, parce que chaque ouverture se fait au détriment d'autres pathologies. Il faut en effet déprogrammer des soins et mobiliser des soignants qui auraient été utiles ailleurs. La Direction générale de l’offre de soins (DGOS) compte désormais sur les structures d’hospitalisation à domicile (HAD) pour assurer la prise en charge des patients non Covid. Un document diffusé par les agences régionales de santé incite ainsi hôpitaux et médecins de ville à "solliciter l’établissement d’HAD intervenant dans le secteur de résidence du patient". "Nous sommes trop peu sollicités pour les patients non Covid, qui pourraient sortir de l’hôpital, et libérer des lits et des personnels pour soigner des patients Covid", regrette l’ex-ministre de la Santé Élisabeth Hubert, présidente de la Fnehad, la fédération représentant les 290 établissements d’HAD en France. D’autant que cela éviterait de potentielles contaminations, alors que le Covid est devenu la première cause d’infection nosocomiale à l’hôpital. 

(Le Figaro, Le Parisien, Les Échos – 6 avril 2021)