Les grossistes répartiteurs veulent faire évoluer leur modèle économique

Le marché de la distribution de médicaments en France se détériore pour les grossistes répartiteurs, acculés par les évolutions réglementaires successives, la baisse des prix des médicaments, et l'émergence de nouveaux acteurs, notamment les "short liners". "Concrètement, "ils concentrent leur activité sur des achats en France de produits peu chers qu’ils revendent avec une marge confortable à l’export, en Europe essentiellement", explique Emmanuel Dechin, le délégué de la Chambre syndicale de la répartition pharmaceutique. "Ils contribuent à déséquilibrer le marché. C’est une anomalie contre laquelle il faut se battre." En achetant massivement des médicaments peu onéreux en France pour les revendre ailleurs, ils peuvent aussi créer des ruptures. Les répartiteurs subissent aussi la concurrence croissante des laboratoires qui vendent en direct certains médicaments aux officines. C’est le cas notamment des trois quarts des ventes de paracétamol. Abbvie a aussi fait le choix de distribuer lui-même certains de ses médicaments onéreux, dont Humira® (adalimumab, contre les maladies inflammatoires) ou Maviret® (glécaprevir, pibrentasvir, hépatite C), pour conserver le lien direct avec les pharmacies. Dans ce contexte, les professionnels espèrent convaincre les pouvoirs publics de revoir leur modèle de rémunération, inchangé depuis 2011, précise Le Figaro. Un débat a été engagé à l’automne et le premier groupe de travail interministériel devrait se réunir ce lundi. 

(Le Figaro – 24 février 2020)