Les fermetures d'officines s'accélèrent

238 pharmacies, dont 226 en métropole, ont fermé leurs portes en 2018. Il s'agit d'un record depuis dix ans, tandis que le nombre de pharmaciens est resté stable sur un an, selon le rapport annuel de l'Ordre dévoilé hier, qui témoigne de l'accélération de "la restructuration du réseau officinal". Au total, 1.556 pharmacies ont baissé le rideau en dix ans. Ce mouvement ne soulève toutefois plus l'indignation comme autrefois, constatent Les Echos. Les pharmaciens titularisés pour exercer en ville sont eux-mêmes un peu moins nombreux chaque année: le nombre de titulaires a diminué de près de 7% en dix ans. Et de plus en plus de jeunes diplômés s'orientent vers un statut de salarié: via un poste d'adjoint en officine, de pharmacien hospitalier ou au sein de l'industrie, qui recrute dans la filière. Alain Delgutte, en charge des pharmaciens d'officine au sein de l'Ordre, souligne également que la relève est bien présente. "Le nombre de cessions est encourageant, cela montre que les jeunes s'investissent dans l'officine." Les moins de 35 ans représentent désormais le quart de la population des pharmaciens, tous métiers confondus. Une mutation aidée par la caisse d'assurance-vieillesse des pharmaciens, qui a lancé en février un fonds doté de 20 millions d'€ pour accompagner les jeunes qui s'installent. Enfin, la diminution du nombre d'officines n'a pas créé de "déserts pharmaceutiques". Avec en moyenne 32 officines pour 100.000 habitants, elles conservent une densité particulièrement élevée dans les petites villes (5.000 à 30.000 habitants) et réduite dans les grandes agglomérations.

(Le Figaro, Les Echos - 23 mai 2019; Le Quotidien du Pharmacien - 22 mai 2019)