Les biosimilaires redoutent de nouvelles baisses de prix

La rentabilité des fabricants de médicaments génériques a basculé pour la première fois dans le rouge, à -1,5% en 2023, contre +0,3% en 2021, rapporte Le Figaro. Le journal pointe notamment le poids de la "clause de sauvegarde" sur le secteur. Son montant pour les laboratoires qui commercialisent des génériques et des biosimilaires est passé de 120 millions d'€ en 2021 à 300 millions l'an dernier. Plus globalement, ces chiffres interrogent la viabilité du secteur et la capacité du marché des biosimilaires à prendre son essor en France. "Ils ne sont pas dans la même situation de fragilité", assure un observateur. En France, un biosimilaire est en effet commercialisé avec une remise de 40%, environ, par rapport au produit de référence, contre 60% pour les génériques. Mais en période de disette budgétaire et de chasse aux économies, les industriels redoutent une baisse du prix de vente, voire un alignement sur les conditions de commercialisation des génériques. "Sur 130 biosimilaires potentiellement disponibles en 2030, 50% pourraient ne pas voir le jour, car leur prix est trop bas, ou la population cible trop étroite", prévient  Fabrice Moia, directeur des médicaments biologiques chez Sandoz France. "Pour que des biosimilaires voient le jour, il ne faut pas que les prix soient fixés trop bas." Un signal positif pour le secteur: la volonté de l’Assurance-maladie de développer le volume des biosimilaires consommés en France. Leur taux de pénétration n’est pour l’instant que de 33% après cinq ans de commercialisation, contre 70% à 75% après un an pour les génériques.

(Le Figaro – 17 septembre 2024)