Le variant anglais de la Covid risque de rendre l’épidémie incontrôlable en France
L'épidémie de coronavirus semble encore gérable en France. Hier, le nombre de patients hospitalisés s'élevait à 24.488 et en réanimation à 2.573, soit respectivement 253 et 43 de moins que mercredi. Si les fêtes de fin d'année ont été plutôt sages, les spécialistes s'inquiètent en particulier de la propagation du variant britannique B.1.1.7, plus contagieux. Deux clusters à risque ont été rapportés hier en Bretagne et en Île-de-France. Au total, 19 cas de contamination par ce variant ont été avérés en France. Mais la situation pourrait rapidement se détériorer: en Angleterre, le variant a été détecté pour la première fois le 20 septembre dans le sud de l’île. Deux mois plus tard, il était devenu la souche dominante. Le Danemark, qui comme la France s’est doté d’un outil efficace de surveillance des mutations, a trouvé de son côté que le variant B.1.1.7 représentait 0,2% des cas dans le pays début décembre. Trois semaines plus tard, le taux avait été multiplié par dix, à 2,3%. À ce rythme, il pourrait devenir dominant dans le pays dans 40 à 50 jours. "Si on réagit trop tard et que le nouveau variant devient dominant, on risque de ne pas pouvoir contrôler l’épidémie, même avec un confinement aussi restrictif que ce qu’on a connu en France lors de la première vague", met en garde Mircea Sofonea, épidémiologiste et modélisateur à l’université de Montpellier. Au Royaume-Uni déjà, malgré la réinstauration du confinement, le gouvernement prévoit que dans douze jours, au moins 2.000 lits hospitaliers manqueront pour accueillir les malades.
(Le Figaro, Le Parisien, Les Échos – 8 janvier 2021)