Le vaccin de Johnson & Johnson mis en pause aux États-Unis et retardé en Europe

La FDA américaine a annoncé hier une pause dans les injections du vaccin Janssen de la Covid-19 "par prudence", suite à six cas dans lesquels des femmes, âgées de 18 à 48 ans, ont développé une maladie rare impliquant des caillots sanguins. L’une d’entre elles est morte, une autre a été hospitalisée dans un état critique, selon le New York Times. La Maison-Blanche assure que cette pause n'aura "pas d'impact important" sur la campagne de vaccination américaine. Le groupe Johnson & Johnson a annoncé dans la foulée qu'il reportait la distribution de son vaccin en Europe. Les CDC, principales agences fédérales de santé publique du pays, se réuniront mercredi afin d'évaluer ces cas. La FDA passera ensuite en revue leurs conclusions. Les cas de thromboses restent "extrêmement rares", si on le rapporte aux plus de 6,8 millions de doses du vaccin de Johnson & Johnson déjà administrées aux États-Unis. Le fait que des problèmes similaires aient été observés avec le vaccin AstraZeneca "pourrait suggérer que le problème vient du vecteur adénovirus", a jugé sur Twitter David Fisman, épidémiologiste à l'université de Toronto. "Tout laisse penser que c'est lié au vecteur adénovirus", a renchéri, également sur Twitter, Mathieu Molimard, spécialiste français de pharmacologie. En effet, "ces cas n'existent pas à ce jour avec les vaccins ARN", ceux de Pfizer/BioNTech et Moderna, qui utilisent une autre technique, l'ARN messager.

(La Croix, Le Parisien, Les Échos – 14 avril 2021; Le Figaro – 13 avril 2021)