Le sport sur ordonnance peine à prendre son essor en France

La sédentarité, impliquée dans l'obésité et le diabète, coûte chaque année en France 17 milliards d'€, indique Le Monde. Pourtant, un an après l'instauration du "sport sur ordonnance", les initiatives sont encore timides pour faire vivre ce dispositif dans la prise en charge des patients souffrant d'une affection de longue durée (ALD). Du côté des prescripteurs d'abord, un grand nombre de médecins traitants ne seraient "pas suffisamment formés aux enjeux du sport-santé, ni informés du dispositif, alors qu'ils en sont le pivot", écrit le député (LRM) Belkhir Belhaddad dans les conclusions d'un rapport rendu le 31 janvier. Surtout, il regrette l'absence de modèle économique et de financement. La généralisation de l'activité physique aux 10 millions de Français en ALD pourrait pourtant générer une économie de 10 milliards d'€, sur un coût annuel total de 80 à 90  milliards. "Il est donc urgent que l'Etat qui, en  2016, n'a financé le sport-santé (...) qu'à hauteur de 10 millions d'€, prenne ses responsabilités", plaide Belkhir Belhaddad. En attendant, certaines mutuelles investissent le domaine. Principal acteur du secteur, avec 50% des offres, la Mutuelle des sportifs a créé un contrat sport sur ordonnance dès 2014 pour ses souscripteurs (mutuelles, assurances, institutions de prévoyance). Au total, 3,5 millions de personnes sont couvertes par cette garantie, qui comprend (si elles entrent en ALD) un forfait de 500 € pour les activités physiques prescrites, en plus des bilans de santé et de condition physique.

(Le Monde - 28 février 2018)