Le recours exclusif aux médecines alternatives met en danger la vie des patients

Une nouvelle étude publiée dans le Journal of the National Cancer Institute met en garde contre l'utilisation exclusive des traitements alternatifs chez les patients atteints de cancer. Selon les chercheurs de l'université Yale, les patients qui ont ignoré les traitements classiques (chimiothérapie, radiothérapie, chirurgie, traitement hormonal), préférant l'homéopathie, les plantes, le yoga, la naturopathie, l'acupuncture, les diètes... ont, cinq ans après le diagnostic, un risque de décès multiplié par cinq pour le cancer du sein et par quatre pour celui du côlon. Un chiffre qui ne surprend guère le professeur Michel Marty, cancérologue à l'hôpital des Peupliers à Paris. "Jamais aucune étude au monde n'a montré la moindre efficacité de ces traitements parallèles pour lutter contre une tumeur cancéreuse", explique-t-il à La Croix, bien conscient toutefois du "succès" que rencontrent ces traitements auprès de certains patients. Selon la Mission interministérielle de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes), "quatre Français sur dix ont recours aux médecines dites alternatives, dont 60% parmi les malades du cancer". "Mais dans l'immense majorité des cas, il s'agit de gens qui les utilisent en complément", précise le Pr Simon Schraub, ancien directeur du centre de lutte contre le cancer de Strasbourg. "Il n'y a aucune raison de s'y opposer à partir du moment où les patients ont le sentiment que ces traitements leur permettent de mieux gérer les effets secondaires des traitements. Cela peut être utile de faire du yoga pour mieux vivre sa chimio. Mais cela devient dangereux quand on commence à se convaincre qu'on va guérir du cancer par le yoga", précise le spécialiste. (La Croix - 22 août 2017; Pourquoi Docteur - 21 août 2017)