Le projet d'une usine Moderna en France est toujours "en discussion"
Dans un entretien à l'AFP, Stéphane Bancel, directeur général de Moderna, évoque "des discussions régulières au plus haut niveau de l'État, y compris il y a quelques jours", sur le projet d'implantation d'une usine du groupe sur le sol français. "Je sais qu'il y a un désir fort du président de la République", confie le dirigeant. "Comme toujours, il faut qu'on se mette d'accord (...), nous n'en sommes pas encore là, mais je pense qu'on fait des progrès. On continue à parler: c'est bon signe." Selon un proche du dossier, Moderna réclame au gouvernement français un "engagement d’achat dans la durée" de ses futurs vaccins, s'ils sont approuvés. La biotech, qui développe notamment un vaccin combinant la Covid, la grippe et d’autres maladies respiratoires, espère ainsi prendre un peu d'avance sur le plan commercial, compte tenu du coût de construction d’une usine, de l’ordre du milliard d'€, précise Le Figaro. Moderna a déjà signé un accord de ce type avec la Grande-Bretagne pour y implanter une usine et un centre de recherche et développement dédiés aux vaccins à ARN messager. L’ex-gouvernement de Boris Johnson s’était alors engagé à acheter des vaccins à la biotech américaine durant les dix prochaines années. Le futur site britannique, qui servira le marché domestique dès 2025, viendra s’ajouter à ceux situés au Canada, en Australie et au Kenya. Celui évoqué en Europe, peut-être en France, doit répondre au marché européen. Pour le dirigeant français, disposer de sites à travers le monde permettra de lutter contre l’inégalité vaccinale Nord-Sud, mais aussi contre les risques de protectionnisme, comme ce fut le cas pendant la Covid, et de se préparer aux futures pandémies.
(Le Figaro – 14 novembre 2022)