Le PLFSS retourne à l’Assemblée nationale avec un déficit anticipé de 23 milliards
Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) 2025 sera examiné à partir de ce lundi, alourdi de plus de 1.500 amendements déposés par les députés. Les débats devraient toutefois être de courte durée puisque le gouvernement compte rapidement faire usage du 49.3 en espérant éviter ensuite une nouvelle censure. "Les socialistes ont été entendus", assure la ministre du Travail et de la Santé, Catherine Vautrin, dans un entretien au Parisien. Celle-ci assure notamment que le gouvernement va tripler le montant du fonds d'urgence prévu pour aider les Ehpad en difficulté, pour le porter à 300 millions d'€. Le Premier ministre s’est aussi engagé à accorder 1 milliard d’€ supplémentaires aux hôpitaux, dont l’objectif de dépenses est actuellement fixé à 108,8 milliards d’€ dans le texte voté par le Sénat (3 milliards de plus qu’en 2024). Les socialistes ont néanmoins déposé un autre amendement visant à réduire une partie des exonérations de cotisations sociales, pour un gain estimé de 2,5 milliards d'€ pour l’hôpital et de 500 millions pour le secteur médico-social. "On a encore eu un long débat à la commission sur les exonérations, alors qu’on avait eu le même il y a deux mois", souffle la députée Renaissance Stéphanie Rist. In fine, le déficit budgétaire est censé s'élever à "moins de 23 milliards d'€", déclare Catherine Vautrin, contre 18 milliards en 2024 et 16 milliards prévus dans le projet de Michel Barnier. Sachant que le gouvernement compte "récupérer un milliard d'€ grâce à un texte adopté en marge des textes financiers, qui augmentera la contribution des complémentaires et des mutuelles". Dans un entretien aux Echos, le socialiste Jérôme Guedj salue de son côté l'évolution du texte, et se dit défavorable à la censure. Tout en reconnaissant: "Ce budget n'est pas adapté à la crise de financement majeure que vit la Sécurité sociale. Le mur est devant nous. Il faut commencer tout de suite à préparer le budget de 2026."
(Le Figaro, Les Échos, Libération – 3 février 2025)