Le médicament, seule économie restant d'un PLFSS voté de justesse

Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) a été adopté hier par 247 voix contre 234. Le texte va désormais poursuivre sa navette au Sénat, qui pourra le modifier. Mais l’Assemblée nationale conserve le dernier mot. Il devrait donc très probablement être adopté dans la version votée mardi avant le délai constitutionnel du 31 décembre, note Libération. Si la presse rapporte une victoire pour le Premier ministre Sébastien Lecornu et sa méthode, le texte affiche un niveau de déficit très élevé (19,4 milliards d'€) malgré de nouvelles ressources, dont un transfert massif de 4,5 milliards d'€ de l'Etat, une taxe sur les complémentaires de 1 milliard d'€ et une hausse de la CSG de 1,5 milliard. Et il s'aggravera encore les années suivantes sans réforme structurelle. Pour rallier un maximum de parlementaires, le gouvernement a en effet multiplié les concessions ces derniers jours en relevant le budget de l'hôpital (850 millions), en élargissant la portée de la suspension de la réforme des retraites (300 millions), et en promettant 150 millions supplémentaires pour lutter contre les déserts médicaux, via le réseau France Santé. En même temps, il s'est engagé à ne pas augmenter (par décret) les franchises payées sur les consultations et les boîtes de médicaments, qui devaient rapporter 2,3 milliards d'€. La limitation du remboursement des cures thermales est également passée à la trappe, tout comme certaines économies sur les revenus de certains professionnels de santé libéraux. Seules économies restantes, celles sur les prix des médicaments, qui devraient atteindre 1,7 milliard d'€ l'an prochain, notent Les Echos. Le gouvernement compte aussi transférer certaines dépenses aux complémentaires relatives aux hôpitaux ou aux médicaments à "faible service médical rendu".

(Les Echos – 10 décembre 2025)