Le déremboursement de l'homéopathie va se faire attendre
Malgré l'avis de la HAS, le déremboursement de l'homéopathie va se faire attendre. Comme annoncé un peu plus tôt par la presse, la Haute Autorité de santé a réclamé vendredi, dans un avis, le déremboursement de l'homéopathie. L'agence de santé, qui laisse désormais la décision finale à la ministre de la Santé, a retenu pour son évaluation des études concernant 24 symptômes ou affections. Le verdict est à chaque fois le même: les médicaments homéopathiques "ne sont pas susceptibles d'avoir un impact sur la santé publique" dans leur prise en charge. Dans les études, la HAS n'a pas trouvé de "démonstration d'efficacité" de ces produits. "Les principes sur lesquels repose l'homéopathie ne sont pas soutenus par les données actuelles de la science. A ce jour, aucun mécanisme d'action complémentaire à celui de l'effet placebo n'a été démontré afin d'expliquer la réponse clinique pouvant être observée avec l'homéopathie", souligne la HAS. Agnès Buzyn, qui a répété à plusieurs reprises qu'elle suivrait l'avis de la Haute Autorité de santé (HAS), a pourtant décidé de se laisser du temps pour trancher. Selon Les Echos, Emmanuel Macron serait sensible au risque politique qu'entraînerait un déremboursement de l'homéopathie. Il aurait demandé des éléments d'appréciation complémentaires, face à ces médicaments très prisés des Français, et aussi au risque pour l'emploi que représenterait un déremboursement. Le lobbying des élus concernés, au premier rang desquels le maire de Lyon, Gérard Collomb, et des industriels s'accélèrent. "L'avis défavorable de la HAS n'est pas une surprise (...). Nous allons donc poursuivre la mobilisation engagée et je suis plutôt confiante quant à une issue positive. Les conclusions de la HAS sont incohérentes avec les enjeux majeurs de santé publique", déclare Valérie Poinsot à La Tribune. Une solution intermédiaire pourrait être de ramener le taux de remboursement à 15% dans un premier temps, contre 30% aujourd'hui, afin de préparer à un déremboursement complet et à la poursuite de l'utilisation de l'homéopathie en automédication.
(La Croix, Le Quotidien du Médecin, Les Echos - 1er juillet 2019; Le Figaro, Le Parisien - 28 juin 2019)