Le coronavirus, terrain d’expérimentation de la recherche sur les vaccins

Les scientifiques se sont engagés dans une course contre la montre pour mettre au point un vaccin susceptible d’enrayer la propagation du 2019-nCoV. Selon Le Monde, cette urgence pourrait représenter un tremplin pour des technologies très prometteuses, mais encore très expérimentales, comme le vaccin ARN. Cette molécule, qui est le miroir de nos gènes, fait office de mode d’emploi pour les ribosomes, ces petites usines à protéines qui se trouvent dans nos cellules. En synthétisant un ARN artificiel, les scientifiques peuvent ainsi donner des instructions supplémentaires aux cellules. L’objectif est de leur faire fabriquer un fragment bien précis d’un virus, qu’on appelle antigène, capable de déclencher une réaction immunitaire, avec la formation d’anticorps ciblés. Plusieurs essais cliniques sont en cours pour déterminer l’innocuité et l’efficacité de ces nouveaux vaccins, mais aucun n’est à ce jour commercialisé. L’une des biotechs les plus avancées dans ce domaine est Moderna, installée à Cambridge (Massachusetts). Elle dispose d’un portfolio de cinq vaccins ARN préventifs. Son candidat vaccin contre le nouveau coronavirus sera développé en partenariat avec le National Institute of Allergy and Infectious Diseases (NIAID).

(Le Monde – 7 février 2020)