La santé, l'atout de la France pour rester dans le match de l'IA

Alors que s’ouvre ce lundi à Paris un Sommet international sur l’intelligence artificielle, Emmanuel Macron ambitionne de fédérer les dirigeants autour d’une déclaration pour une IA "inclusive", "accessible à tous les pays" et "durable" pour l’environnement. Une voix difficile à attendre face aux géants du secteur. "L’Amérique et la Chine produisent des champions de l’intelligence artificielle tandis que l’Europe innove dans les normes", raillent déjà les internautes. Interrogé par Le Parisien, Guillaume Poupard, directeur général adjoint de Docaposte, est plus optimiste: "Ne soyons pas catastrophistes, le match est loin d’être plié entre deux grandes puissances et les autres pays condamnés aux seconds rôles. Il y a une vraie dynamique dans la recherche académique et les grandes entreprises." Dans le même journal, Arthur Mensch, cofondateur et patron de Mistral AI, reconnaît des narratifs américains qui expliquent que nous n’avons plus rien à dire. "Mais l’Europe a les meilleurs talents du monde en IA et, avec un bon produit, vous levez des capitaux considérables." Les Échos rappellent de leur côté la carte maîtresse de la France dans le secteur de la santé. Le 6 février, la licorne franco-américaine Owkin a ainsi annoncé que la première molécule identifiée par des algorithmes vient d'être administrée à une patiente dans le cadre d'un essai clinique contre le cancer. "Il s'agit d'un nouveau mode d'intelligence qui pourrait réussir là où les laboratoires pharmaceutiques ont échoué", s'enthousiasme le cofondateur et patron d'Owkin, Thomas Clozel, invité à prendre la parole le premier jour du sommet. "On a de très bons ingénieurs, de très bons médecins, on est très actifs dans les communautés de recherche médicale sur la scène internationale", ajoute Antoine Jomier, cofondateur d'Incepto, qui applique l'IA à l'imagerie médicale. 

(La Croix, Le Figaro, Le Parisien, Les Échos, Libération – 10 février 2025)