La recherche française sur le cancer du sein primée par l'Asco

Grand-messe de la recherche contre le cancer, le congrès de l'American Society of Clinical Oncology (Asco) s’ouvre ce vendredi à Chicago, avec 30.000 chercheurs et médecins du monde entier attendus. L'occasion de faire le point sur les dernières avancées dans le domaine et de saluer les travaux des chercheurs. Le Dr Étienne Brain, oncologue médical à l'institut Curie, y recevra ainsi le Byrl James Kennedy Geriatric Oncology Award, une récompense pour sa "contribution exceptionnelle" à la recherche sur les personnes âgées, peu représentées dans les études cliniques. Il a mené un essai auprès de 2.000 patientes françaises et belges, âgées de 70 à 93 ans, et opérées d’un cancer du sein dit hormono-sensible, pour évaluer la pertinence d’une chimiothérapie après leur chirurgie. Ses résultats montrent que le traitement ne permet pas de bénéfice significatif dans la survie globale des femmes. Ils pourraient permettre de mieux orienter la prise en charge de ces personnes pour une meilleure efficacité et de moindres effets secondaires. "On va pouvoir réfléchir en termes de qualité de vie", pointe-t-il. La Dr Maria-Alice Franzoi, de l’institut Gustave-Roussy de Villejuif (Val-de-Marne), recevra, elle, le Prix développement de carrière (CDA). Avec une prime de 200.000 $, qui lui permettra de poursuivre le développement d'outils inédits pour tenter de prédire, et ensuite contrer, la dégradation de la qualité de vie qui plombe trop souvent les femmes, même après s’être débarrassé de leur cancer du sein. Car si 80% seront guéries, 50% vivront avec "une séquelle de toxicité sévère après la fin du traitement", alerte la médecin.

(Le Parisien – 3 juin 2022)