La psychiatrie publique souffre du manque de financement des autorités
Huit soignants de l'hôpital psychiatrique du Rouvray ont entamé une grève de la fin, dans le cadre d'un mouvement social illimité du personnel. Ils dénoncent des conditions de travail déplorables et demandent 52 postes et une unité pour ados, précise Libération. Les négociations se poursuivront ce vendredi matin. Selon le dernier rapport d'activité de l'établissement, le nombre d'hospitalisations a augmenté de 8,4% entre 2014 et 2016, tandis que les effectifs n'ont progressé que de 0,5%. De fait, la psychiatrie publique va terriblement mal. Elle fait face à une crise profonde aux multiples causes. La plus concrète étant depuis les années 70 une "désinstitutionnalisation" massive des patients, avec une réduction spectaculaire du nombre de lits, passé de 100.000 dans les années 70, à 78.328 en 1994, puis à 60.794 en 2002, et 57.000 en 2015. Alors que la demande de soins en psychiatrie augmente régulièrement, les autorités de tutelle, arc-boutées sur des logiques budgétaires, ne veulent pas en ouvrir de nouveaux. Elles imposent ainsi des durées de séjour de plus en plus courtes aux malades, mais aussi des conditions de travail de plus en plus difficiles au personnel.
(Libération - 8 juin 2018)