La pénurie de masques de protection gène la lutte contre le coronavirus

Depuis le début de la crise, les soignants alertent sur le manque de masques de protection dont ils ont pourtant besoin. De nombreux médecins sont d'ailleurs déjà tombés malades faute de protection. L'absence d'anticipation du gouvernement est une nouvelle fois pointée: le 23 février, Olivier Véran annonçait avoir commandé plusieurs dizaines de millions de masques FFP2. Bien tard selon les fabricants, dont les carnets de commandes étaient déjà remplis. Le 3 mars, un décret organisait la réquisition de l’ensemble des stocks et productions de masques sur le territoire national. Or, les pharmacies de ville avaient déjà été dévalisées: "Nous avons observé un pic de commandes depuis le 21 janvier, et plus particulièrement entre les 24 et 25 janvier", raconte au Figaro le grossiste-répartiteur OCP. Malgré ces alertes, le gouvernement annonçait le 19 février avoir envoyé à Wuhan, alors épicentre chinois de l’épidémie, 17 tonnes de combinaisons, masques, gants et produits désinfectants. Ironie de l’histoire: c’est la Chine qui désormais envoie des masques en France, en profitant au passage pour en faire un nouvel outil de rayonnement. Interpellé hier devant le Parlement sur les failles dans l’approvisionnement, le gouvernement reconnaît "quelques difficultés logistiques" et blâme des "vols inadmissibles". Des "innombrables commandes" sont passées "dans le monde entier", ajoute le ministre de la Santé, Olivier Véran, assurant que "le matériel de protection arrive".

(La Croix, Le Figaro, Les Echos – 20 mars 2020; Le Quotidien du Médecin – 19 mars 2020)