La Ligue contre le cancer dénonce les pénuries de médicaments anciens
La Ligue contre le cancer dénonce un aggravement des pénuries de médicaments anticancéreux. Selon une enquête de l'association, 75% des patients disent avoir été confrontés à une pénurie de traitements. "Ces ruptures touchent avant tout des produits anciens et peu coûteux, qui forment en réalité l'essentiel de la pharmacopée, et qui restent indispensables dans de nombreuses maladies", explique à L'Expressle Pr Jean-Paul Vernant, professeur honoraire d'hématologie, et vice-président de la Ligue. "Il n'existe pratiquement aucun médicament contre le cancer aujourd'hui dans le domaine public pour lequel il n'y a pas eu de difficultés à un moment ou à un autre." Il regrette que de nombreux traitements anticancéreux ne répondent pas aux critères fixés pour faire l'obligation d'un stock de quatre mois au niveau national. La Ligue demande ainsi aux pouvoirs publics de recenser de façon systématique les malades privés du traitement prescrit initialement par leur médecin. "Nous souhaitons aussi qu'un système d'information permette de renforcer la transparence sur l'origine, la durée et l'historique des pénuries, et que les patients aient accès à cette information, conformément à la loi du 4 mars 2002. (…) Enfin, la Ligue voudrait voir mises en oeuvre des sanctions financières à l'égard des industriels qui ne respectent pas leurs engagements." Le Leem insiste de son côté sur la nécessité de dialogue entre les parties prenantes sur ce "sujet complexe". Et souligne qu’"il ne sera possible d’éradiquer ce phénomène qu’en engageant une réponse collective qui aborde le sujet dans toutes ses dimensions: médicale, industrielle et économique."
(Egora, Le Quotidien du Pharmacien, L'Express – 20 septembre 2021)