La HAS et l'Inca s'attaquent au manque d'information sur la reconstruction mammaire
En France, seules 30% des femmes ayant subi une mastectomie pour soigner leur cancer du sein optent pour une reconstruction mammaire, faute d’accompagnement, rapporte la HAS dans une enquête. Afin d'éviter cette errance et de favoriser le dialogue avec les soignants, l'autorité a mis au point avec l’Institut national du cancer (Inca) une plateforme d’aide à la décision partagée. "Quand on voit les patientes, elles sont un peu noyées sous les informations et l’émotion", explique à La Croix le Dr Jean-François Honart, chirurgien plasticien à l’Institut Gustave-Roussy de Villejuif. "En quelques jours, elles ont fait des examens, une biopsie, vécu l’annonce du diagnostic et des traitements à subir, vu l’oncologue, le radiothérapeute… La tentation, c’est d’aller au plus simple. En leur donnant une information exhaustive et fiable, cette plateforme leur donne plus de chances de ne pas regretter plus tard." Car la question d'une reconstruction peut être complexe. Au-delà de son choix se pose la question de la technique employée: prothèse, utilisation des propres tissus de la patiente avec ou sans microchirurgie. Un travail de pédagogie qui, sur le terrain, n’est pas toujours fait. Selon l’enquête de la HAS, 35 à 41 % des femmes n’ont pas eu leur mot à dire sur la technique utilisée. En outre, "parfois, la technique qui vous convient le mieux n’est pas dans l’établissement que vous fréquentez, mais dans la clinique d’en face, c’est très injuste", déplore Ester Lynne, cofondatrice et présidente de l’association Reconstruction sein infos. Elle salue donc le travail de la HAS et de l’Inca, qui propose aussi une carte interactive recensant les établissements en fonction des techniques qu’ils pratiquent.
(La Croix – 9 mai 2023)