"La grippe et la Covid ne sont pas des fatalités"
La question de nouvelles restrictions face à la 9e vague de Covid-19 reste entière. Le ministre de la Santé et de la Prévention, François Braun, a prévenu hier sur BFMTV que son "bras ne tremblera pas s'il faut décider l'obligation du port du masque, y compris dans toutes les circonstances". Deux critères sont surveillés attentivement: "la saturation des hôpitaux" ou encore "l’évolution de l’épidémie de grippe". Mais déjà, Brigitte Autran, présidente du comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires, appelle dans une interview au JDD à "renforcer le port du masque, tout comme les gestes barrière et la vaccination". Si elle ne voit pas de dynamique de croissance du Sras-CoV-2 plus inquiétante que celle des vagues précédentes, la menace d'une triple épidémie "est un point de préoccupation". Elle regrette le niveau "désolant" aussi bien contre la Covid-19 que contre la grippe. Le Monde pointe les raisons de cet échec, notamment une forme d'"habituation ou d’accoutumance au risque". "En cas de signaux répétés de danger, il y a une baisse de la réponse au stress", souligne Jocelyn Raude, professeur en psychologie de la santé. Mais pour Brigitte Autran, la grippe et la Covid sont d'abord "deux épidémies dont on peut éviter les conséquences graves, alors qu’il n’y a pas de vaccin contre la bronchiolite, par exemple. La grippe et la Covid ne sont pas des fatalités, on a les moyens de se protéger." Le Covars rendra par ailleurs un avis complet sur la situation épidémique en fin de semaine ou au début de la suivante.
(Le Parisien, Libération – 5 décembre 2022; BFMTV, Le Journal du Dimanche – 4 décembre 2022)