La France sera-t-elle déconfinée le 11 mai ?

A sept jours de l’échéance de la date du déconfinement, l’exécutif se montre de plus en plus prudent. Le ministre de la Santé, Olivier Véran, s’est alarmé dimanche dans Le Parisien d’une remontée du nombre de personnes contaminées par chaque porteur du virus: de 0,5 il y a quelques jours, il serait passé à 0,6. "Si le nombre de nouveaux malades devait être trop élevé, la date de lever du confinement pourrait être remise en question et sera appréciée selon les départements", a-t-il prévenu. Les pouvoirs publics scrutent aussi avec attention l'occupation des lits de réanimation en France. "Certains départements auraient intérêt à déconfiner un peu plus tard", indique l’épidémiologiste Pascal Crépey, en citant des capacités encore utilisées à 154% dans le Val-de-Marne (240 cas), 177% en Seine-Saint-Denis (177 cas), 110% à Paris (429 cas), 146% dans le Haut-Rhin (102 cas) et 120% dans le Bas-Rhin (147 cas). "Le réservoir des réanimations se vide, mais à un rythme relativement lent", confirme Christian Rabaud, président de la commission médicale d’établissement du CHU de Nancy. Seulement huit patients de moins étaient hier recensés en France dans les services de réanimation, qui accueillent encore 3.819 malades. Le Premier ministre, Edouard Philippe, décidera jeudi s’il engage le déconfinement quatre jours plus tard. "C’est le début d’un processus qui va être long, une étape qu’il ne faut pas louper", explique-t-on à Matignon

(Le Figaro, Les Echos – 4 mai 2020; Le Journal du Dimanche, Le Parisien – 3 mai 2020)